vendredi 5 avril

vendredi 5 avril

4月5日(金)

miyajima - hiroshima

Ce matin, je vais grimper le mont misen (535m). La forêt spontanée a été préservée intacte tout comme la zone du sanctuaire de l’île des dieux. Reconnue comme un musée botanique naturel, elle a été classée Monument Naturel en 1929 et Patrimoine Culturel en 1996.

À 8h, je dépose mes bagages à l’accueil de l’hôtel afin de les reprendre à mon retour. Et c’est parti pour 2 heures de marche. Je commence par longer la plage et je peux voir le magnifique et majestueux torii rouge les pieds dans l’eau à marée haute. Il en est de même du sanctuaire d’itsukushima.

Il y a plusieurs chemin pour grimper le mont misen. Je choisi celui qui semble de difficulté moyenne, et je me dirige donc vers le temple daishō-in qui est nishé au pied du mont. Ce temple bouddhiste ésotérique à l’atmosphère mystérieuse renferme de nombreux trésors : une demi-douzaine de pavillons, d’innombrables statues et statuettes bouddhistes mais également de créatures surnaturelles comme le tanuki ou le tengu, des mandalas, des moulins à prières, une grotte… Je monte simplement le très long escalier qui y mène, mais je ne vais pas le visiter, ça me prendrait trop de temps.

En bas de l’escalier commence vraiment la montée. Et pour monter, ça monte ! Et sur presque toute la longueur des 2,5km ce ne sont que des marches en pierre, très irrégulières et souvent très hautes, ce qui oblige à faire de  gros efforts verticaux à chaque pas. On peut dire que c’est une marche de marches. J’ai un peu de mal avec la respiration et je dois m’arrêter plusieus fois sur l’heure et demie d’ascension pour reprendre mon souffle. Je peux tout de même admirer quelques belles vues en cours de route et je rencontre de nombreuses statuettes en pierre er de petits sanctuaires, et aussi 2 méchants démons qui ne me font pas peur. Je ne croise personne sur le chemin. La végétation est très fournie (ça doit être encore plus magnifique en automne lorsque les érables rougissent (voilà d’ailleurs le pourquoi du gâteau en forme de feuille d’érable que j’ai mangé hier).

Ça fait du bien d’être arrivé au sommet d’où l’on peut découvrir tout le tour de l’île, les parcs à huîtrs, la ville de miyajimaguchi. Dommage que la vue soit un peu voilée. Mais c’est comme ça ! J’entame alors la descente en me disant que ça va prendre une heure. Mais non : vous avez déjà essayé de descendre 2,5km de marches inégales ? Le choc est dur ç chaque pas et au bout d’un moment, ce n’est plus le souffe qui manque mais la force dans les muscles des cuisses. Je dois donc aussi faire des arrêts pour reprendre un peu d’énergie. J’y arrive finalement mais je dois avouer que je ne devais pas avoir fière allure à moitié titubant sur le plat. Je réussis à me traîner jusqu’au magasin où j’avais acheté ce bon gâteau fourré hier. Et j’en prends 3, dont 1 fourré au sakura (c’est fait avec les fleurs de cerisiers). Je retourne ensuite à l’hôtel, qui n’est pas bien loin, pour les déguster accompagnés d’une bière, et reprendre des forces.

Je récupère mes bagages à l’accueil et je vais prendre le ferry qui arrive juste à ce moment-là. Sayōnara miyajima ! Le court séjour a été très agréable malgré les marches. J’avais bien lu que le mont misen ça se mérite. On dit aussi que miyajima est l’un des trois plus beaux sites du Japon : je veux bien le croire. Et, malgré (ou peut-être à cause des) très très très nombreux touristes étrangers, je me suis senti japonais.

1à minutes de traversée pour rejoindre miyajimaguchi où je prends la JRSanyo line qui me conduit en une demi-heure jusqu’à Hiroshima. C’est une ville d’environ 1 200 000 habitants complètement reconstruite. Sur le chemin de mon hôtel, je ne remarque pas, comme à tōkyō, de petites maisons à 2 étages mais surtout de grands immeubles et de larges avenues. Les petites maisons doivent se trouver un peu plus loin du centre.

Je suis allé un peu trop au Sud, ça rallonge un peu mon itinéraire pédestre, mais ça me fait arriver sur la promenade de la paix située au centre de l’avenue du même nom. C’est arboré et fleuri et, lorsque je me trouve au niveau du parc du mémorial de la paix, je découvre les portes de la paix de l’autre côté de l’avenue, créées et offertes par l’artiste Clara Halter et l’architecte Jean-Michel Wilmotte, tous deux français, à l’occasion des 60 ans de la bombe atomique. Les Portes de la Paix tendent à représenter un pont entre l’histoire et l’avenir. 

Je traverse un pont et bientôt mon hôtel n’est plus très loin. C’est un petit ryokan mais l’accueil est agréable même s’il est essentiellement en japonais. On se débrouille toujours. La chambre est petire mais très propre. En revanche, toutes les commodités sont à l’extérieur. Je le savais donc ça ne me dérangepas.

Après y avoir installé mes affaires, me voici reparti pour le château d’hiroshima, appelé aussi la château de la carpe. En passant, je vois le dôme de la bombe atomique, l’un des rares bâtiments à ne pas avoir été complètement détruits (la bombe a explosé à la verticale, donc la chaleur a fait son effet mais il n’y a pas eu de souffle horizontal). Le château de la carpe est entouré de douves comme les anciennes forteresses japonaies. On y accède par un pont qui traverse les douves. Et cest là que l’on remarque les nombreuses carpes qui rappliquent pour gober les miettes de pain que leur lancent les touristes. Le donjon est en haut de quelques (!) marches (j’avoue qu’aujourd’hui je me passerais bien de marches supplémentaires). Je décide de ne pas visiter le donjon (vous vous doutez, comme moi qu’il doit y avoir encore beaucoup de m… à l’intérieur).

Je préfère traverser le jardin et aller voir le hiroshima prefectural art museum, gratuit pour les vieux comme moi. Il y a de belles choses dont des oeuvres de Dali, Duchamp, Man Ray et une rétrospective d’un artiste japonais (que je ne connais pas) SUKAI kumi (1919-1996). Les photos sont interdites mis à part le gros cheval à l’entrée.

Du musée on accède à un jardin japonais, shukkeien. C’est splendide, très grand, mais… avec des marches. J’y vais tout de même car l’atmosphère y est sereine et ça me fait du bien de m’y promener et aussi de m’y arrêter pour me reposer. Et puis, je repars tout droit en direction d’un restaurant que j’ai repéré. Je traverse le quartier nagarekawa, quartier des divertissements (de toutes sortes à ce qu’il me semble).

Peu après, je trouve le retaurant hassei, qui fait des okonomiyaki (cest la spécialité d’hiroshima en cuisine). Comme je suis seul, on m’installe davent la grande plaque chauffante où cuisent les okonomiyaki. Ça me va très bien, je peux les regarder faire : tout d’abord, le cuisinier confectionne une petite crêpe sur laquelle il installe une grosse poignée de chou vert râpé surmonté de divers autres ingrédients selon le choix du client (champignons, lard, polpes, crevettes, etc.). Quand c’est assez cuit, il retourne l’ensemble avec dextérité et laisse cuire encore. Si l’on a choisi une garniture supplémentaire de pâtes (ce qui est mon cas, j’ai choisi des soba) il les met aussi sur la plaque chauffante pour qu’elles croustillent. Et alors, il glisse l’ensemble précédent sur ces pâtes et laisse encore cuire un peu. Enfin il casseun  oeuf sur la plaque et l’étale pour que ça fasse comme une omelette. Quand c’est prêt, il retourne le tout et l’enduit de sauce. Comme je suis en face de lui, il me glisse simplement ma préparation en face de moi. Ce qui est bien c’est que ça restera chaud, car ceux qui sont servis à table verront leur okonomiyaki refroidir (et il faut un petit peu de temps pour tout manger : j’ai bien dû mettre trois quarts d’heure). Et tout ça pour 700 円, environ 5,60 €. J’ai beaucoup aimé.

Je rentre à l’hôtel en empruntant à nouveau la promenade de la paix. La nuit fera du bien pour récupérer de cette marche et de ces marches. Demain matin, ce sera le parc du mémorial de la paix et ensuite, direction kyōto.

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