jeudi 4 avril








4月4日(木)
tōkyō - miyajima
Aujourd’ui, début de la seconde semaine de voyage, je pars pour miyajima. Lever à 6h45 car j’ai peur qu’il y ait beaucoup de monde dans les transports en commun et, en outre, je ne connais pas la gare de tōkyō. Mais finalement, tout se passe sans encombre et j’arrive à la gare à 7h35. Comme mon train ne part qu’à 9h03, j’ai de la marge. J’ai utilisé le JR Pass pour la première fois sur la yamanote line (c’était le jour d’activation). Maintenant je cherche les panneaux indiquant les shinkansen (trains très rapides, un peu comme nos TGV). Celui que je dois prendre s’appelle HIKARI 465. Lorsqu’il arrive quelques minutes avant l’heure je vais directement à ma place réservée (le 25 mars à ikebukuro, rappelez-vous).
Ce train ne va que jusqu’à shin-kōbe et il fait plusieurs arrêts intermédiaires (avec le JR Pass, je n’ai pas le droit de prendre les 2 shinkansen les plus rapides). Très rapidement, on aperçoit fuji san dans toute sa splendeur majestueuse. Et je comprends aussi ce que c’est qu’une megalopole lorsque je constate que, tout le long du trajet, la suite des habitations est ininterrompue. Pour le second shinkansen, SAKURA 555, la densité de constructions est un peu moins forte. Et, après 4h30 de voyage, on arrive à hiroshima. Ce sera ma destination pour demain. Mais pour l’instant je change de ligne et j’emprunte une ligne locale, la JR sanyo line, qui me mène jusqu’à miyajimaguchi. Et de là, 15 minutes en ferry, jusqu’à l’île de miyajima.
Avant d’arriver, on aperçoit les parcs à huîtres (l’une des spécialités de miyajima), le mont misen (535 m) et le célèbre torii rouge, qui pour le moment est à sec car c’est marée basse. Il est impressionnant lorsqu’on s’approche. Après l’accostage, je longe les quais pour trouver mon hôtel, le sakuraya hotel. L’homme à l’accueil est très aimable et parle un anglais que je comprends. Il me donne les clefs de ma chambre et je m’y installe avec plaisir. Elle est très grande, sans doute prévue pour 4 personnes. C’est un ryokan, donc le sol est en tatamis et pour dormir ce sera futon.
Rapidement, je pars en balade en longeant la plage où pas mal de personnes semblent pêcher (peut-être ramassent-ils des coquillages, je ne sais). J’arrive alors à la pagode aux 5 étages qui jouxte le pavillon aux 1000 tatamis qui vaut vraiment le coup à voir : plafond richement décoré, nombreuses colonnes imposantes (enlevez vos chaussures). Ce pavillon fut construit à l’initiative d’un des plus célèbres personnages de l’histoire japonaise : le shōgun toyotomi hideyoshi (1536-1598). En 1587, il ordonna l’édification d’un immense hall où les moines pourraient copier des sûtras dans un endroit idéalement retiré, au milieu de la nature. Mais la mort du général à la guerre empêcha l’achèvement de l’édifice, dont les colonnes restèrent nues, malgré la couleur vermillon qui leur avait été allouée.
Je redescends alors vers l’immense sanctuaire shinto d’itsukushima. Je dis « redescends » car miyajima est une île extrêmement montagneuse et il y a peu de terrain plat. Plusieurs bâtiments et dépendances de ce sanctuaire ont été désignés comme trésors nationaux. C’est un sanctuaire sur pilotis car il est construit sur la mer. D’ailleurs sur les photos vous constaterez que c’était marée basse (le torii avait aussi les pieds au sec). L’ensemble, composé de plusieurs bâtiments qui se succèdent, est laqué de rouge vermillon. En le traversant, on a une vue imprenable sur le grand torii rouge de 16 mètres de haut qui d’ailleurs est l’entrée de ce sanctuaire.
Après en être sorti, je continue sur le chemin qui longe la plage pour arriver jusqu’au petit sanctuaire de kiyomori. Puis je reviens jusqu’au temple de daiganji et je monte (oui je monte encore) à la vieille pagode de tahoto, construite en 1523, d’où la vue sur miyajima, le torii et les cerisiers en fleurs est superbe. En bas, c’est l’heure du goûter et j’achète un momiji manjū, une autre spécialité de miyajima, gâteau en forme de feuille d’érable et fourré la plupart du temps à la pâte de haricots rouges. (La troisième spécialité est l’anguille de mer.)
Je joue au touriste dans la rue commerçante omotesando (il faut se dépêcher car il est 17h30 et de nombreux commerces commencent à fermer : on n’est pas à tōkyō ici). Il est tôt mais je décide de manger déjà pour pouvoir profiter du coucher de soleil tout à l’heure (vers 18h30). J’entre au hasard et, par chance, c’est un vrai restaurant japonais qui propose de la cuisine locale (et le menu est traduit en anglais !). Je commande des huîtres frites (les japonais adorent la friture, je l’ai remarqué). C’est très bon (ça change d’hier soir) et ce n’est pas cher du tout (1080 円, soit 8,60 environ).
Dans une rue avoisinante, la machiya dori, l’ambiance change du tout au tout. Il y flotte un parfum d’autrefois. La rue est restée telle qu’elle était à l’époque : s’y alignent des cafés et des galeries d’art réamenagés a partir de vieilles maisons privées. Il fait bon y flâner, j’apprécie d’autant plus que la plupart des touristes rentrent sur le continent pour la nuit.
Il y a tout de même encore un peu de monde pour le coucher de soleil sur la baie et le torii. C’est comme sur les cartes postales ou internet, mais en mille fois mieux. La rue commerçante est plus agréable dans le calme de la nuit tombée. Et le torii a les pieds dans l’eau maintenant.
Demain matin, ascension du mont misen. Courage !