samedi 6 avril

samedi 6 avril

4月6日(土)

hiroshima - Kyōto

Aujourd’hui, je me suis levé assez tôt pour pouvoir être au parc du mémorial de la paix avant la foule déversée par les cars des tour opérateurs. Et, bonne nouvelle, pas de crampes après la grimpette d’hier : tout est rentré dans l’ordre. J’arrive donc au parc (qui est à 2 pas de mon logis) à 8h. Effectivement, pas un chat japonais. Je commence donc par visiter le bâtiment annexe du musée du mémorial pour la paix (le bâtiment principal est en rénovation pour consolidation contre les seccousses sismiques). Mai l’annexe me suffit bien. On s’y imprègne de ce qu’à dû être cette terrible épreuve du bombardement atomique du 6 août 1945 à 8h15. Et on y apprend aussi, si on ne le savait déjà, toutes les conséquences à court et à long terme, en particulier sur la santé des survivants. Beaucoup de témoignages écrits de ceux qui y étaient et qui ont survécu (hors les 600 mètres autour de l’hypocentre de l’explosion). Ça donne vraiment à réfléchir. On parle aussi des efforts qui ont été faits pour la limitation de la prolifération des armements nucléaires.

Ensuite, je commence une longue marche à travers le parc lui-même. J’ai déjà vu les portes de la paix hier, en arrivant, et aussi le dôme. Il y a de nombreux monuments , tous dédiés à la paix ou à des catégories particulières de victimes. Le mémorial national de la paix est vraiment impressionnant : il a été construit en sous-sol et dans l’une des salles, il y a 140 000 tuiles qui représentent les 140 000 persones qui sont mortes des effets de la bombe entre le 6 août et fin 1945.

On remarque bien sûr le cénotaphe, la flamme de la paix, la cloche de la paix et le monument de la paix des enfants.  Ce monument commémorant Sadako Sasaki ainsi que tous les autres enfants ayant péri dans le bombardement. Cette fillette, tout juste âgée de 2 ans lors du bombardement, développa une leucémie due à son exposition aux radiations qui la tua alors qu’elle avait 12 ans, en 1955. Elle avait entrepris de plier 1 000 grues en papier, ce qui, selon une légende japonaise, permet de voir un de ses vœux exaucés. 

Aujourd’hui, ces grues sont devenues un symbole de paix, et de nombreux enfants visitant le mémorial laissent un origami au pied de la statue. La statue représente Sadako Sasaki, tenant dans ses bras une grue en or. Elle est soutenue par un piédestal en granit sur lequel il est gravé :

これはぼくらの叫びです        Ceci est notre cri 

これは私たちの祈りです         Ceci est notre prière

世界に平和をきずくための    Pour construire la paix dans le monde

Il fait très beau. C’est calme. Les touristes commencent seulement à affluer. Je me repose sur un banc en observant intensément le dôme de genbaku, bâtiment ayant le mieux résisté à la bombe car, situé presque à la verticale de l’hypocentre de la bombe, il n’a pas trop subi l’effet de souffle. En revanche, tout a brûlé et les employés qui y travaillaient sont tous morts sur le coup. Ce bâtiment, qui devait être détruit, a été conservé afin de laisser une empreinte éternelle à cette catastrophe. En 1996, il a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

C’est maintenant l’heure de repartir pour prendre mon train pour kyōto. La gare n’est pas toute proche et ça fera encore une bonne marche. Je fais tout de même un petit crochet pour prendre la galerie commerciale couverte hondori. On y trouve toutes sortes de magasins : vêtements chaussures, mais aussi produits associées aux mangas et salles de jeux. Magasins ordinaires mais aussi boutiques de luxe. Tout le monde s’y presse. Ca change de l’atmosphère du parc du mémorial de la paix C’est vraiment très animé. Et cette galerie rejoint celle que j’avais vue hier en arrivant, dans le quartier nagarekawa.

Tiens ! Il y a encore des cabines téléphoniques au Japon. Je croise des tramways sur une grande avenue qui me mène à la gare. Je m’arrête prendre un café glacé et un muffin puffin puisque j’ai le temps et qu’il commence à faire chaud. Et puis, quai 13, à la gare d’hiroshima, le shinkansen sakura 550 arrive et repars presque aussitôt, à 12h56 pile. Ici on est ponctuel mais les passagers peuvent arriver au dernier moment. Je dois changer de shinkansen à shin-kōbe, et j’arrive finalement à kyōto à 14h57. Immense gare  qui ressemble d’ailleurs autant à un immense centre commercial.

Comme je suis trop tôt pour mon hôtel, je vais d’abord j’usqu’à la maison sugimoto, une ancienne maison d’un négociant en soie, construite en 1743 en utilisant les matériaux de la construction traditionnelle paysanne : bois, paille de riz, jonc, torchis. Mais on ne peut visiter cette maison qui, d’après ce que j’ai lu,  n’a ni porte, ni fenêtre, ni mur, ni tapis, ni plancher, ni aucune symétrie. J’aurais bien aimé voir l’intérieur (il y a un documentaire d’arte, dans la série « architectures », qui permet de faire la visite en vidéo.

J’ai oublié de signaler que, dès qu’on quitte la gare, on se troule dans des petites ruelles avec de nombreuses maisons de style traditionnel. Autre particularité : les rues sont rectilignes, parallèles et se coupent à angle droit. C’est tout à fait l’organisation des anciennes villes japonaises, bâties selon le modèle chinois (voir la rubrique culture > géographie). Il y a aussi de larges avenues et de grands immeubles bien sûr.

Pour continuer ma découverte, je me dirige vers l’ancienne auberge nijo jinya, construite au 17è siècle, qui avait pour charge d’accueillir les daimyō (princes ou grands seigneurs). Ces derniers étant particulièrement exigeants sur leur sécurité, la bâtisse devait pouvoir répondre à tous types de menaces. Derrière des murs renforcés, ignifugés, un labyrinthe dessert 24 pièces aussi bien agencées que des malles à double fond. Passages secrets, trappes, escaliers dérobés, faux plafonds. On peut visiter cette bâtisse, mais il faut réserver. Je ne sais si j’aurai le temps car mon emploi du temps est déjà bien chargé.

Je rentre alors à mon hébergement (encore 30 minutes de marche) , le chidori ryokan et j’y suis très aimablement accueilli par 2 vieilles personnes qui s’acharnent à trouver quelques mots d’anglais pour m’expliquer le fonctionnement de ce ryokan, auberge japonaise traditionnelle. Pendant que je m’installe, la dame m’apporte un thé et le monsieur une chaise (belle attention). Je n’ai toujours pas trouvé où se trouve le lavabo pour se laver, brosser les dents. Mais come j’ai dit que je prendrai une douche demain matin à 7 heures, je pense que j’aurai la réponse alors. Mon séjour à kyoto commence bien : il y a encore des cerisiers en fleurs et il fait beau.

 

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