lundi 8 avril

lundi 8 avril

4月8日(月)

kiyomizu-dera
miyako-odori
et quartier de gion

Du beau temps encore pour cette journée variée. Je pars à pied vers l’Est pour atteindre le temple kiyomizu dera en trois-quart d’heure environ. Ce n’est pas tout près et ça réveille bien les articulations, d’autant plus que ce temple est situé sur une hauteur. C’est un complexe de temples bouddhiques et shintoïstes (pendant longtemps les 2 religions ont eu des liens étroits. Ce n’est qu’au moment de la restauration de meiji que la religion shinto est devenue religion d’état et que la séparation avec le bouddhisme a été affirmée).

Le bâtiment principal est célèbre pour sa plateformr soutenue par des centaines de piliers, à flanc de colline, et qui donne une vue impressionnante sur kyōto. Malheureusemnt, ce bâtiment est en rénovation, donc la plateforme a été celle d’un autre bâtiment, un peu plus basse mais permettant tout de même de bien voir kyōto. Il y a aussi une pagode à 3 étages et d’autres structures classées. Kyomizu dera a été classé au patrimoine mondial culturel de l’UNESCO en 1994.

Comme il est assez tôt (vers 9h), il n’y apas foule au balcon et je peux bien profiter de ce site.

Je descends ensuite vers le quartier de gion (prononcez gui-on), quartier historique de kyōto, par les charmantes ruelles sinueuses de sannenzaka et ninenzaka. J’avais peur d’y trouver trop de touristes, mais ce n’est pas le cas. L’activité touristique ne se développe vraiment qu’à partir de la fin de matinée. J’ai d’abord croisé sur ma route quelque vieilles maisons dans un quartier préservé et le temple bouddhiste ōtani sobyō, impressionnant avec son cimetière presque vertical, son sanctuaire à porte dorée (où un bonze récite des prières pour des personnes qui sont venues se recueillir sur la tombe de leurs défunts, je pense), sa fontaine aux 2 dragons et une divinité auréolée.

J’arrive ensuite au très grand parc maruyama qui abrite en particulier le sanctueire yasaka-jinja. Il est midi, il fait beau, les cerisiers sont toujours en fleurs : autant vous dire qu’il y a du monde (pas autant qu’à asakusa l’autre jour tout de même) à se promener et à se restaurer à l’un des inévitables nombreux stands de nourriture. Je m’achète des takoyaki, qui se présentent sous forme de boulettes de pâte, semblable à la pâte à crêpe, contenant des morceaux de poulpe, cuites en moule, comme les gaufres. Encore de la friture, et la pâte n’est pas assez cuite à mon goût : je ne mange que la moitié de mes 10 boulettes.

Je remonte maintenant l’avenue shijo dori en traversant la rivière kamo et je vais au théâtre minami-za où aura lieu le spectacle auquel je vais assister à 14h30. J’échange le bon que j’avais obtenu par internet pour mon billet effectif. Je suis très bien placé, au 2ème rang du parterre légèrement sur la gauche : j’avais pu choisir ma place depuis la France, quelle chance.

Mais ce n’est pas encore l’heure et je me dirige vers pontochō, une ruelle qui longe la rivière kamo. Elle est vraiment étroite et pullule de petits restaurants et maisons de thé. Mais ce doit être surtout le soir que ça grouille car pour l’instant il n’y a pas grand monde : je ne m’en plains pas d’ailleurs.

Je traverse à nouveau la rivière et reviens jusqu’au quartier de gion et sa rue hanamikoji dori et rues transversales aux maisons de style traditionnel qui abritent des restaurants, mais aussi des machiya (maisons étroites mais très longues de la classe marchande et des artisans, avec boutique sur la rue et partie privée à l’arrière), ochaya (maisons de thé où officient maiko et geiko). Bien sûr, ne pas confondre ces « personnes de l’art » avec les nombreuses jeunes filles et femmes japonaises qu’on croise dans la rue et qui portent des kimonos (personnels ou en location). Les maiko et geiko s’en différencient  surtout par le maquillage et la coiffure, et aussi par leur connaissance approfondie de tous les arts raffinés de la culture traditionnelle japonnaise.

Cette fois-ci c’est bientôt l’heure du spectacle. Je passe devant une salle de pachinko et j’arrive au bon moment : les portes du théâtres ouvrent (c’est un théâtre de kabuki qui vient d’être rénové, et à l’intérieur on reconnaît le chemin qui mène de l’arrière de la salle jusqu’à la scène). Le miyako odori est un spectacle des geiko et maiko (apprenties) qui exécutent des danses traditionnelles en une suite de 8 tableaux. D’autres geiko ou maiko jouent des instruments traditionnels comme le shamisen tout en chantant.

Le spectacle commence. Les décors de chaque tableaux sont magnifiquement colorés, les costumes très chamarrés et les interprètes  très expertes. Certaines arrivent du fond de la salle comme dans le kabuki. Beaucoup de précision et de délicatesse dans l’interprétation. Je suis ravi.

A la sortie je me paie une glace au thé macha (vraiment excellente). Et je me dirige ensuite vers le nishiki market, grande galerie couverte où l’on trouve toutes sortes de marchandises et victuailles. Cest bien sûr très touristique (je suis dans le lot) mais on y voit aussi des japonais du coin y faire leurs courses (il y a certes de nombreux touristes japonais). J’ai repéré un marchand de coutellerie très réputé (aritsugu) et j’y passe pour voir de quoi il en retourne. En revenant vers gion, j’aperçois une petite boutique artisanale d’accessoires pour la coiffure (jusan-ya : il paraît qu’elle est très ancienne et de grande qualité).

J’attends à yasaka-jinja qu’il fasse un peu nuit pour voir la rue hanamikoji dori avec les lampions qui s’éclairent. L’ambiance est différente par rapport à tout à l’heure et j’ai la chance de voir passer une maiko qui doit sans doute aller dans une ochaya pour divertir des clients pendant qu’ils consomment (c’est très cher je crois).

Et je rentre en bus à la gare de kyōto d’où je rejoins mon ryokan.

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