dimanche 31 mars

dimanche 31 mars

3月31日(日)

SHIBUYA, HARAJUKU
ET PARC YOYOGI

Aujourd’hui dimanche, il y aura sans doute encore beaucoup de monde  (et en plus c’est le maximum de floraison des cerisiers. Je pars vers 9h, avec la yamanote line, en direction de shibuya où j’arrive une vingtaine de minutes plus tard. Sortie hachikōguchi pour aller voir la statue du chien hachikō qui fidèlement venait attendre le soir le retour de son maître même après la mort de celui-ci.

Shibuya est un quartier très fréquenté (pas trop encore à cette heure-ci. C’est là que se situe le fameux carrefour aux 5 passages piétons (il y en a un qui fait une diagonale). Il paraît qu’il y passe plus de cent mille japonais par jour. Les immeubles alentour sont dédiés au shopping et aux loisirs.

Pas de crainte : les japonais restent bien en file et attendent que le feu passe au vert. Ensuite, tout le monde s’élance, mais jamais (enfin presque) en courant. J’ai fait comme eux, en prenant la diagonale pour me retrouver dans la center gai, rue piétonne très fréquentée par la jeunesse en recherche du dernier cri en mode et en musique. Mais il est trop tôt pour les jeunes et je ne m’en plains pas car je peux flâner tranquillement. Il y a un petit retaurant déjà ouvert avec sa machine à l’extérieur, qui permet de commander son repas (on appuye sur un bouton avec le numéro du plat, on paie et on reçoit un ticket qu’on donne à l’intérieur). Mais ce n’est pas l’heure.

Je sors de center gai et je traverse  un quartier qui semble être bien fourni en boîtes de nuit et hôtels louches. Je vois aussi un hôtel capsule et j’arrive finalement au parc où je voulais vraiment me rendre, le nabeshima shoto. C’est un mignon petit parc avec un étang et une roue à aubes.

Ma prochaine destination est harajuku, quartier de la jeunesse excentrique de tōkyō. Il faut environ 20 minutes pour y aller (toujours à pied bien sûr). Pour cela, je traverse un quartier très résidentiel (et surveillé par des caméras). J’aperçois dans une entrée une mercedes club 107 décapotable. C’est en descente. Et tout en bas, avant de remonter l’avenue, 2 voitures de police passent à toute vitesse et gros girophares. En face, sur la gauche, est installé le NHK Center Office (entreprise publique qui gère les stations de radio et de télévision du service public japonais).

La route monte à nouveau (je vous avais bien dit que Tōkyō n’était pas plat !). Et avant d’arriver à destination, je vois une arche en caoutchouc sur ma gauche : c’est la Buddy walk Tokyo. Il s’agit d’un événement international destiné à faire connaître les maladies handicapantes des enfants et accepter leur différence (à l’origine, en 1995 aux USA, ça ne concernait que la trisomie 21 (Down syndrome) mais ça a pris maintenant de l’ampleur.

Il y a beaucoup d’enfants trisomiques, mais avec d’autre handicaps aussi, qui dansent, jouent. Egalement des non handicapés, jeunes ou adultes. Le tout dans une ambiance de kermesse sur une large allée..

En continuant sur cette allée, je tombe cette fois sur une sorte d’immense foire Saint-Michel : sur une grande scène, des rappeurs s’époumonent, des marchands de toutes choses font des affaires sous des abris en toile. Que de surprises !

Je reviens sur mes pas et, après encore 10 minutes de marche j’arrive enfin à une passerelle qui enjambe plusieurs routes afin d’atteindre jingūbashi, pont de 1982 en béton précontraint, qui à remplacé le pont initial de 1920. Il est réputé pour être un « spot » pour les cosplayers, mais il n’y en avait aucun (sans doute trop de touristes, ou alors ils faisaient hanami).

De l’autre côté, je descends 400 mètres jusqu’à takeshita dōri. Et là, malheur !, je me lance dans la foule (je pense que c’est pire que le pélerinage à la Mecque !). Mais, j’y suis j’y reste, on avance à pas de souris, la rue est étroite en plus, remplie de magasins de nourriture et de vêtements pour jeunes branchés. J’aperçois en hauteur des articles pour Lolitas, mais toujours pas de cosplayers. La rue fait 400 mètres, au bout de 300 j’abandonne et prends une ruelle sur la droite : justement il y a un couple de jeunes filles avec des habits assez originaux : je ne serai pas venu pour rien.

Je retraverse le jingūbashi et entre dans le parc yoyogi qui se trouve juste en face. C’est un très grand et magnifique parc, d’autant que le soleil commence à montrer le bout de son nez. Tout d’abord, je passe sous un immense torii en bois de cyprès de 12 m de haut du sanctuaire meiji jingū. Je continue sur une large allée qu’un homme balaie consciencieusement et d’un mouvement régulier pour en enlever les feuilles mortes. Vous pensez bien que je ne suis pas seul : une bonne quantité de touristes m’accompagnent d’un pas de japonais, mais on avance (ce n’est pas comme hier dans l’allée centrale d’asakusa).

Un panneau indique le jardin meiji jingū : ça me tente assez et je vais acheter le ticket d’entrée (500 円). Au début de la période Edo (1603-1867, voir rubrique culture > histoire, ce fut le jardin de plusieurs daimyō. Puis, à la restauration de Meiji (1868), il devint propriété impériale et fut nommé yoyogi gyoen.

Je m’y promène donc. C’est calme, il n’y a pas beaucoup de monde, ça fait du bien. C’est vallonné et en descendant on passe à côté d’une très belle ancienne maison de thé. En bas, un étang avec canards et nénuphars, et bien sûr une multitude d’arbres de toutes sortes. Dommage que, plus loin, les iris ne soient pas encore fleuris car ils sont nombreux. On ne peut pas tout avoir. Mais comme le soleil est apparu complètement, c’est vraiment très agréable.

Je remonte, sors du jardin et me dirige vers le sanctuaire meiji jingū qui est à deux pas. Encore un torii, un grand porche et le bâtiment principal au fond. Un mariage shintoiste passe au loin mais j’arrive trop tard pour pouvoir prendre en photo le défilé. Cependant je réussis (c’était apès la cérémonie) à m’approcher au moment de la photographie de famille. Ils prennent un temps fou pou ajuster habits et maquillage, mais finalement c’est ok.

Après cela, je repars du temple et me promène dans le grand jardin yoyogi (le parc de Procé en bien plus grand). Sur ces allées, il y a vraiment peu de monde et je croise deux jeunes gens habillés en style harajuku (ce que je n’ai pas vu sur le pont). Je termine ma descente et me trompe de sortie, mais un aimable gardien m’explique le chemin dans un anglais impeccable et me fournit même un plan (que je passerai un peu plus tard à un gars visiblement perdu).

J’arrive finalement à l’endroit escompté, c’est-à-dire l’entrée Est où je sais qu’à partir de 14h, le dimanche, viennent danser des rockers. Et ça ne manque pas : plusieurs groupes se succèdent et dansent avec plaisir. Je crois qu’au début c’était très informel. Maintenant c’est devenu une institution. Peu de gens les regardent en comparaison de la masse qui s’engouffre dans le jardin pour aller faire hanami un peu plus loin. Il y a aussi un musicien esseulé dans un coin qui chante en japonais en s’accompagnant à la guitare. 

Au bout d’un moment, je me joins à ce troupeau. Passe un autre couple en look harajuku (comme quoi j’en aurai vu trois aujourd’hui. Et j’arrive à une explosion de cerisiers en fleurs. C’est magnifique. Et en dessous, bien sûr, le pique-nique à grande échelle. Sur une des bâches, il y a même un lot de chaussures.

Mais j’ai décidé de ne pas faire hanami moi-même (Louise et Valentine le font avec des amis) : je prendrai un gros goûter à mon retour, il n’est que 16h et je me rends à la gare de harajuku, bien mignon petit bâtiment en bois malheureusement complètement bourré de touristes qui entrent et qui sortent. Je fais comme eux et je ne mets pas trop de temps pour prendre mon train pour sugamo et  retrouver ma chambre d’hôtel pour le goûter. Il est 17h, repos maintenant.

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