lundi 1er avril

lundi 1er avril

4月1日(月)

UENO, YANAKA
et HIGUCHI ICHIYŌ

Ce matin, temps magnifique. Ça fait du bien : les couleurs sont plus belles et il fait déjà un peu plus chaud. Louise me rejoint  à l’hôtel à 9h30 car elle est libre jusqu’à 17h.

Nous partons donc pour ueno en JR yamanote line. Après quelques stations, on y arrive vite. Il y a déjà beaucoup de monde à l’entrée du parc ueno même s’il n’est pas encore 10h et que c’est lundi. Il faut dire que le spectacle des cerisiers en fleurs est magnifique : une vraie tonnelle blanc-rosé qui se détache sur un ciel bleu. On profite donc de cette belle couverture florale et l’on va au temple du kaneiji où l’on découvre un magnifique cerisier pleureur rose.

Puis on descend (eh oui ! c’est vallonné) jusqu’à l’étang shinobazu où se déroule une brocante en plein air pourvue de nombreux stands d’objets artisanaux ou de revente. Louise déniche même un emplacement où l’on croit que le propriétaire a mis toutes les crasses qu’il a dénichées chez lui.

Ensuite on traverse un pont (de marchands de nourriture) qui mène au sanctuaire shinobazunoike bentendo (vous n’êtes pas lassés des temples et sanctuaires ? Moi, ça va, mais je ne m’y arrête jamais très longtemps pour l’instant. Et je sais qu’il y en aura d’autres, surtout à Kyōto). Sur l’étang, nagent de petits canards, et aussi des gros (sortes de pédalos à tête de canard).

On veut continuer à faire le tour du parc pour aller jusqu’au cimetière de yanaka (vous n’êtes pas lassés des cimetières ? Moi, jamais !). Mais on se trompe de sortie et monsieur google maps nous trouve une route zigzagante par l’extérieur. Et c’est bien agréable parce qu’on n’y croise personne sauf des japonais du coin et qu’on passe par de petites ruelles avec des maisons en bois de style ancien (et du linge qui sèche à la fenêtre). On découvre aussi de petits temples et sanctuaires non répertoriés dans les guides.

Et finalement, on atteint ce très beau et grand cimetière de yanaka, fleuri de cerisiers. On y croise un enterrement bouddhiste (ça c’est moins gai). Mais le beau temps et le ciel bleu font du bien. Et surtout, il fait un peu plus chaud que lors des précédentes journées (à part hier après-midi). À l’extrémité du parc se trouve le temple de tennoji  avec un grand bouddha assis.

Après ça, on descend la rue yanaka ginza, qui est vraiment très en pente (il y a même des escaliers à mi-parcours). C’est une petite rue commerçante, pas trop orientée tourisme. On y croise des gens du crus en train de faire leurs courses du quotidien. Tournant à gauche dans la rue yomise dori, puis un peu plus loin à gauche dans la rue sankai dōri que l’on remonte sur quelques dixaines de mètres jusqu’à atteindre la boutique isetatsu : c’est une très ancienne papeterie spécialisée dans le washi, papier fabriqué artisanalement au Japon depuis le VIIè siècle. Ce papier aux longues fibres de mûrier à papier entrelacées est léger, flexible et solide. J’aurais bien aimé en rapporter une grande feuille mais j’ai trop peur que ce soit abîmé pendant le voyage de retour. Je me contente donc d’un ou deux petits éléments pour faire des cadeaux (qui les aura ? Mystère).

Vous aurez sans doute remarqué que je donne des noms de rues alors qu’on dit qu’il n’y en a pas au Japon. En fait, certaines en ont  mais elles ne sont pour ainsi dire jamais indiquées. Et on ne les utilise pas non plus pour les adresses (voir la rubrique culture > géographie). On dit plutôt : tu tournes à gauche au niveau de la gare machin ou à la fin du bloc tant.

Dehors, on croise un postier en train de faire sa tournée et une de ces nombreuses petites voitures, les keijidōsha, faciles à garer et qui bénéficient de nombreux avantages, en perticulier concernant les taxes et les assurances.

On commence à avoir faim mais on ne trouve rien qui nous plaise et ne soit pas trop cher. On repart donc pour notre prochaine destination : le sanctuaire nezu jinja. On y arrive en 10 minutes. Il est petit et pas très fréquenté. On y accède par un pont qui enjambe une petite rivière. Jolie petite allée de torii rouges. Mais toujours rien à se mettre sous la dent et Louise à faim. On continue encore jusqu’au ryokan homeikan morikawa, une ancienne pension pour étudiants qui a été transformée en auberge traditionnelle en gardant la structure et les matériaux d’autrefois. Puis on se rend à l’université de tōkyō (campus de hongo) où l’on voit quelques bâtiments. Je me rend compte à ce moment seulement qu’il y a une tâche sur mon objectif (vous remarquerez donc un léger flouté blanc sur plusieurs photos, désolé !).

On sort et juste en face on trouve enfin de quoi satisfaire notre estomac : un petit resto en longueur où l’on mange au comptoir, avec un menu unique et bien copieux, vraiment typiquement et authentiquement japonais me dit Louise. Et le tout pour 680 円 (5,50€ environ). Ouf ! Mais le temps commence à se couvrir et le vent se lève. Pourvu qu’il ne pleuve pas.

On prend encore de petites rues pour aller chercher le lieu où l’écrivaine higuchi ichiyō (morte à 24 ans de la tuberculose) habitait à kikuzawa (voir la rubrique culture > littérature). Il faut vraiment le trouver, mais j’avais préparé un plan bien détaillé. C’est, au fond d’une cour, en haut d’un escalier, un joli bâtiment en bois. Je pense que ce quartier a été préservé alors qu’autour se dressent de nombreux immeubles. D’ailleurs, en allant repérer le lieu de sa dernière résidence (en passant devant l’ancien prêteur sur gages kyū iseya shichiten), on ne trouve qu’une stèle avec quelques explications (ce qui est indiqué en titre c’est : lieu de dernière résidence de higuchi ichiyō).

Et voilà ! la journée de visites se termine un peu plus tôt que les autres jours. On a encore beaucoup marché et ça fera du bien de se reposer. Et puis le froid et le vent sont revenus et Louise doit rentrer chez elle pour se préparer et mettre des cêtements plus chauds pour son shift à ginza.

On prend donc la toei mita line à la gare de kasuga juste à côté, et je descends à sugamo et Louise, 5 stations plus loin, à motohasunuma. C’était une bonne journée à deux.

Compte-rendu et repos pour moi. À demain.

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