samedi 30 mars









3月30日(土)
ASAKUSA, RYOGOKU
ET HOKUSAI
Ce matin, je ne suis parti qu’à 9h et j’ai pris la yamanote line jusqu’à la gare d’ueno. Il y avait pas mal de monde mais on n’était pas serrés comme des sardines heureusement. Sur le chemin de la gare, une petite fille avait une grosse fleur de cerisier en papier crêpon dans le dos. C’est vrai qu’aujourd’ui on est samedi et comme c’est la pleine floraison ce weekend, beaucoup de gens vont faire hanami.
La gare d’ueno est très grande mais je ne me trompe pas de sortie. Je me rends dans le quartier asakusa et je dois enjamber (façon de parler) de multiples rues, voies rapides et voies ferrées qui s’entrecroisent et se chevauchent. Heureusement une passerelle à entrées-sorties multiples m’aide à traverser tout ce méli-mélo.
Je me retrouve donc du bon côté de mon trajet et je peux, avec l’aide de mes plans déjà préparés, et de google maps en pilote d’appoint, m’approcher de l’emplacement de la tombe d’hokusai (eh oui ! encore une tombe). Je marche une vingtaine de minutes. Il n’y a pas beaucoup de monde dans la rue. Je dis « m’approcher » car je ne trouve pas vraiment l’endroit, qui doit pourtant être proche. Heureusement, un gentil japonais en voiture voit mes hésitations et s’arrête pour me demander (en japonais) ce que je cherche. Je lui montre donc ma destination sur mon portable, même écrite en japonais. Il ne semble pas connaître. Mais quand je lui parle de ukiyo-e (la peinture d’estampes), il réagit et me conduit à l’arrière-boutique d’une lingerie, d’où sort une jeune fille qui parle un peu anglais et connaît visiblement hokusai (très célèbre peintre d’estampes : voir la rubrique culture > estampes).
Et elle quitte son travail pour me conduire jusqu’à l’endroit, qui était vraiment tout proche et bien indiqué par un panneau à l’entrée. Après un « arigato gozaimasu » bien mérité et une courbette indispensable, j’entre dans une petite cour avec un temple au fond. Il y a aussi un buste en pierre sur un support à gauche devant le temple. Je me dis que ça doit être ça la tombe, et je m’apprête à repartir lorsqu’un grand vieux monsieur me fait signe d’approcher et de le suivre. Il m’amène sur un tout petit chemin dallé. Je pense qu’il veut me faire visiter son jardin, mais non ! Ce chemin mène à un petit cimetière attenant au temple. Et il me conduit jusqu’à la tombe d’hokusai (en fait c’est la tombe de sa famille supposée, tombe qui existait bien avant qu’il soit célèbre. Et c’est pour ça que sur la base de la pierre est écrit kawamura (河村). Mais son nom est également gravé sur la pierre (le dernier nom qu’il s’est donné en fait).
Bientôt une dame arrive qui m’ouvre le côté (en bois) du monument et me fait sugne que je peux prendre des photos. Et voilà ! Je repars content de ces sursprises et rencontre le grand vieux monsieur dans la rue. Nous échangeons des salutations évidemment.
Mon prochain objectif est le sanctuaire asakusa (ou temple sensō-ji), temple historique dédié à la déesse bodhisattva kannon, déesse de la compassion. Il me faut une quinzaine de minutes pour y arriver en zigzagant dans des rues étroites, dont certaines avec de petites échoppes (d’ailleurs asakusa était autrefois le quartier des artisans, un quartier populaire aussi).
Les bâtiments du temples sont très beaux : rouge et or, pagode à 5 étages, grande entrée, bâtiment principal (hondo). L’inconvénient c’est qu’il y a foule (pire qu’au château de Versailles les grands jours d’affluence). Je me fraie un chemin parmi cette marée et essaie de prendre des photos sans trop de monde en plein milieu du cadre, mais ce n’est pas facile. On peut tout de même y voir des jeunes filles en kimono et des couples en tenue traditionnelle. Des tireurs de pousse-pousse proposent également leurs services.
J’attends Louise qui doit me rejoindre en fin de matinée. Comme hier, le temps est couvert, il y a du vent et il fait froid (environ 9°C).
Pour me réchauffer, je vais jusqu’à la rivière sumida admirer les très nombreux cerisiers en fleurs. La tōkyō sky tree est visible mais plutôt dans la brume : je n’y monterai donc pas tout à l’heure pour admirer tōkyō d’en haut. Il y a beaucoup de groupes qui font hanami (ils admirent les cerisiers et, assis sur des bâches en plastique bleues, partagent un repas plus ou moins élaboré et arrosé).
Lorsque Louise arrive, vers 12h30, on cherche un petit resto et on commande des soba (nouilles au sarrasin avec légumes frits) : c’est bon et très économique (380 円, soit environ 3 €).
Pui nous allons visiter le Amuse Museum, , musée culturel du textile et des estampes. Tout est magnifique. En particulier une exposition de vêtements faits à la main à partir de morceaux récupérés sur des habits de personnes de la campagne (ça a dû être du boulot !). S’y trouvent aussi des vêtement originaux de fermiers d’aomori, vile située dans le nord de l’île principale de Honshū, récupérés ou reconstitués par l’artiste chuzaburo tanaka et portés par les acteurs du film « Dreams » de Kurozawa.
Sont aussi exposés des estampes (ukiyo-e) de Hiroshige dont les 53 stations du tokaido.
Et du toit du musée, on a une très belle vue du temple sensō-ji.
Avec Louise en compagnie, nous descendons le long de la rivière sumida (1 demi-heure) pour arriver à ryogoku, lieu de naissance de hokusai (on le retrouve) où vient de se créer le sumida hokusai museum. Les expositions ne sont pas volumineuses mais on peut tout de même y comprendre la technique du ukiyo-e, et surtout la technique du nishiki-e (estampes aux multimples couleurs. S’y trouvent aussi des fac-simile des 18 volumes de mangas réalisés par hokusai.
Et on fait quelques achats à la boutique avant de repartir.
Comme on a beaucoup marché, on décide de ne pas visiter autre chose et, pour rentrer, on passe par un joli jardin japonais avec pont en pierre et grosse carpe en-dessous.
Puis on marche encore une demi-heure pour atteindre la gare de akihabara où nous prenons un train de la yamanote line jusqu’à sugamo. Un peu de repos à mon hôtel avant d’aller trouver de quoi manger : cette fois-ci des tempura (friture variée sur du riz et soupe miso à côté. Louise rentre et me voici.