vendredi 29 mars

vendredi 29 mars

3月29日(金)

sakura tram et sŌseki

Aujourd’hui, ça commence par de la marche à pied. Je me suis levé tôt et je pars de l’hôtel vers 8h. Il fait bien froid et le temps est couvert. Je vois les collégiennes qui partent étudier en pull bleu marine, chemisier blanc et jupe plissée. Puis je me dirige vers le sud-ouest en direction du cimetière zōshigaya où est enterré l’écrivain Natsume Sōseki (voir la rubrique culture > littérature).

Je passe par des petites ruelles en faisant des zig-zag. Mais je ne me perds pas et j’arrive au but en 1/2 heure environ. Le cimetière est assez grand (nombreuses stèles et planchettes en bois caractéristiques des tombes bouddhiques). En plus, il y a un plan à l’entrée avec une numérotation précise et, de surcroît, l’emplacement des personnalités qui y sont enterrées. J’y découvre, outre celle de Natsume Sōseki, celle d’un autre écrivain japonais que j’aime bien : Kafū Nagai. Je trouve facilement ces 2 monuments. Je suis content, mon pélerinage commence bien.

Mais avant de le continuer, je vais jusqu’à la station toden zōshigaya du tōkyō sakura tram en direction de minowabashi. Il s’agit de la dernière ligne de tram qui reste à Tōkyō (toutes les autres ont été supprimées vers 1960 et remplacées par des lignes de métro.

Les usagers des quartiers traversés s’étaient fortement mobilisés pour le maintient de la ligne, afin que le trafic automobile ne dégrade pas tous les pans de la ville et que les embouteillages ne soient pas le seul paysage quotidien. Leur persévérance a payé car la ligne Toden Arakawa  (l’ancien nom de la ligne) est aujourd’hui très dynamique, à tel point que la fréquentation est en hausse, et que tout le matériel a été remplacé par des tramways modernes et confortables.

Avec un Pass journée, on peut monter et descendre autant de fois que l’on veut. Je descends à ōji ekimae : le parc asukayama est à côté et les cerisiers en fleurs nombreux. Il y a déjà des gens en train de faire hanami (on est en semaine, donc ce sont surtout des enfants du primaire avec leurs enseignantes et des groupes de personnes âgées. Mais aussi des touristes comme moi. Il faut grimper car le parc se trouve sur une hauteur (d’ailleurs j’aurai l’occasion au cours de la journée de constater que Tōkyō n’est pas du tout plat).

En passant par le otonashi water park, je vais jusqu’au temple bouddhiste kongōji (de l’école shingon). Puis je reviens et monte jusqu’au sanctuaire shintō ōji-jinja en admirant au passage l’énorme gingko biloba.

Je repars prendre le sakura tram qui me conduit jusqu’à la station toden zōshigaya. Et, de là, en quelques minutes de marche vers l’ouest, je réussis à dénicher le sanctuaire ikō-inari en suivant une sorte de labyrinthe de torii (sous forme de renardes et de renardeaux disposés un peu partout, ces divinités protègent les lieux). Je continue par le temple ikosanhōmyōji qui est juste à côté, avec ses magnifiques cerisiers en fleurs qui forment une arche à l’entrée. Et je termine par le temple kishimojindo. Puis je rejoins une dernière fois le sakura tram (il y en a de toutes les couleurs) qui m’amène jusqu’à son terminus : waseda.

En sortant, sur la gauche, coule la rivière kanda, et du pont qui la traverse, la vue sur des cerisiers en pleine floraison vaut vraiment le coup (je regrette beaucoup le manque de ciel bleu).

Je reviens sur mes pas et commence à monter pour rejoindre le parc sōseki. Pour ce faire je traverse l’université waseda (très grande et renommée université privée de tōkyō). C’est l’heure de la sortie des étudiants et étudiantes. J’arrive peu après au parc : il se trouve à l’endroit où habitait sōseki lorsqu’il est mort (le pélerinage continue). C’est tout petit, il y a un buste à l’entrée. Je pense qu’il ont voulu reconstituer l’environnement qu’aimait l’écrivain : il appréciait beaucoup les plantes et les fleurs.

Au même endroit, je vais visiter le natsume sōseki memorial museum, ouvert en 2017 pour le 100è anniversaire de sa mort. Heureusement qu’on me fournit un audio-guide en anglais (même si je connais déjà pas mal sa vie). Outre les aspects biographiques et littéraires, on y a reconstitué l’installation de son bureau avec nombre d’objets qu’il utilisait et une partie des 3.800 livres de sa bibliothèque.

Il me reste en gros une petite demi-heure pour atteindre la gare JR de takadanobaba. Sur le chemin, je vais jeter un coup d’oeil à un sanctuaire que j’aperçois sur une hauteur : anahachimangu. Il vient d’être refait, le rouge des torii est éclatant et l’or en bas des piliers resplendit.

Plus loin, j’ai l’impression que c’est un quartier de bouquinistes car j’en aperçois au moin 4 ou 5 à la suite. L’avenue est bien calme je trouve (mais on n’est que vers 15h). L’animation reprend lorsque j’arrive à la gare. Je prends la yamanote line et peu après me voici de retour à sugamo. Avant de rentrer à l’hôtel, je décide de retourner voir la jizō-dōri de jour : c’est plus animé mais pas encore faramineux. Bien sûr, il y a des vieilles dames, mais pas tant que ça. Elle doivent venir un autre jour. Je déniche tout de même un des fameux magasins de sous-vêtements rouge : il paraît que les femmes, passé 60 ans, choisissent cette couleur, symbole de longévité, pour se garantir une longue vie (rappelez-vous les bavoirs rouges des petites statues de bouddha).

Je m’achète 2 galettes de riz fourrées dans un Family Mart pour mon déjeuner-goûter, une bière  Ebisu aussi pour mon repas de ce soir chez Louise et Valentine.

Et me voici à l’hôtel en train de rédiger ce compte-rendu.

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